Au cours du premier semestre de l’année universitaire 2022-23, entre septembre et janvier, à l’occasion d’un atelier de recherche-action-formation, des étudiant·es du Master 1 Sciences de l’éducation parcours ETLV (Éducation Tout au Long de la Vie), Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, et du Master de l’École universitaire de recherche ArTeC (arts, numérique, médiations humaines. Université Paris Nanterre et Université Paris 8), sont parti·es à la rencontre de collectifs des villes de Saint-Denis et de Stains afin de découvrir les formes autonomes d’entraide que ces collectifs développent (communauté de soin, réseau de solidarité, entraide de voisinage, accueil inconditionnel, brigade de solidarité, coopération et co-création…). Ces expériences signalent les limites des formes très instituées des aides publiques, qui éloignent des personnes pourtant concernées, et ouvrent du possible à des « faire ensemble » dans la ville. Elles incarnent, de cette façon, un « droit à la ville » qui est principalement un droit à expérimenter et un droit à s’organiser de manière libre et indépendante pour faire expérience dans et avec la ville. Ces différentes rencontres entre groupes d’étudiant·es et collectifs ont débouché sur l’édition d’un fanzine qui représente une manière de faire récit de ces expériences d’entraide. L’atelier était animé par Louis Staritzky (docteur en sociologie) et Pascal Nicolas-Le Strat (professeur en sciences de l’éducation), membres du laboratoire Experice (Université Paris 8), porteurs du projet « Territoires en expérience(s) » (Campus Condorcet, La Plaine Saint-Denis) et participants du réseau des Fabriques de sociologie. Louis Staritzky restitue et discute cette expérience de recherche-action-formation dans les territoires environnant l’Université Paris 8 dans l’ouvrage La recherche comme expérience(s). Chroniques d’un atelier étudiant de recherche-action à Saint-Denis, Ours éditions, 2022.
https://www.fabriquesdesociologie.net/
https://ours-editions.kkaoss.net/produit/la-recherche-comme-experiences/
Les mécaniciens de rue
La mécanique de rue marque l’espace public des quartiers populaires, attestant l’existence d’une économie de la débrouille. De plus en plus répandues, ces activités informelles de réparation automobile, facilement assimilées à des nuisances et des dégradations du cadre de vie, constituent autant de ressources pour les ménages disposant de peu de revenus. « Nous travaillons, nous n’avons pas le choix… sous la neige, la pluie, la canicule, le vent ». « Si un ne connaît pas un truc, il fait passer le client à son collègue le plus compétent. Nous apprenons l’un de l’autre ».
Khallaf BOUHMADI, Ibrahim JENNANI, Zouhair MAHJOUB, Fixnel ZAMOR